Printemps de l’EMI du mercredi 14 mars : prise de notes

Printemps de L’EMI : Citoyens du net actifs et éclairés

Les pratiques numériques des adolescents

 

Conférence à trois voix : Yann Leroux, Karine Aillerie et Michel Guillou

  • Intervention de Sophie David, IPR de lettres : remerciements à l’inspectrice générale de Lettres
  • Intervention de la rectrice : élèves émetteurs et récepteurs. Étude Ipsos de 2016. Informations à partir des réseaux sociaux. Mobiliser l’appétence des jeunes pour l’actualité. Salutations aux professeurs documentalistes et au CLEMI, CPE, professeurs de discipline, participants au concours médiatiks. Citation du journaliste, Jean Jaurès : « C’est par des informations étendues et exactes que nous voudrions donner à toutes les intelligences libres le moyen de comprendre et de juger elles-mêmes les événements du monde. »

 

Yann Leroux : docteur en psychologie

Karine Aillerie : professeur documentation, chargée de mission à la direction du recherche et du développement sur les usages du numérique éducatif et philosophe

Michel Guillou : professeur de SVT, conseiller du recteur pour le numérique, auteur d’un blog culture numérique.fr

 

Problématique : quelles conséquences sociales, culturelles, informationnelles et psychoaffectives découlent des pratiques numériques actuelles ?

Comment faire du lien entre les pratiques numériques informelles des adolescents et les pratiques numériques encadrées dans un cadre scolaire ?

Quel rôle l’enseignant a t-il à jouer dans le développement d’une pratique citoyenne des médias ?

 

Témoignage d’élèves

Quels supports utilisent les jeunes? Collège rousseau la bastide st pierre 82

Quels réseaux sociaux ? Pourquoi ? À quel moment ? Durée ? Lycée la découverte decazeville

Quel est le réseau social que tu utilises le plus ? Comment de fois par jour ? Pourquoi ? Comment l’utilises-tu ? Publication de photos. Collège montcalm 09

 

Quelles sont les pratiques médiatiques informationnelles et sociales numériques des jeunes entre 11 et 19 ans aujourd’hui ?

KA : Fourchette d’âge large. Les usages vont évoluer en fonction des expériences qu’il va vivre. Chacun individu est différent. Différenciation sociale importante. Pratiques individuelles très importantes mais pas envisagées quand on les envisage d’une maniéré globale.

YL : 3 grandes périodes :

  • point de contact et d’initiation avec les réseaux sociaux, exploration de l’offre numérique
  • Routine, s’installer dans un réseau social
  • Utilisation différente. Plus ils vieillissent, plus ils sont sages sur les réseaux sociaux.

Les adolescents se servent des réseaux sociaux pour s’informer.
Facebook : réseaux sociaux familial. Ils sont donc plus sages sur facebook que snapchat par exemple.
Instagram : selfie. Ils discutent des devoirs qu’ils ont à faire pour demain via les RS.
Pinterest : création de tableaux
Twitter : grands adolescents avec des usages plus défiants

KA : Familiarisation des jeunes avant le collège : école primaire avec la recherche d’informations sur internet.

MG : hétérogénéité des pratiques numériques des jeunes. Très complexe. On va sortir des tendances mais pratiques très variées et parfois même contradictoires. Notion d’usage pas approprié mais pratique. Pas des usagers des réseaux sociaux mais des praticiens et parfois même engagement. Engagement participatif et sociétal avec un microcosme très fort. Parfois difficile d’en sortir car lien fort avec son microcosme.

KA : ne pas détacher les pratiques numériques de celles de la vie. On retrouve ce qui se passe dans la vie sur les réseaux sociaux et le numérique. Intégrer ces pratiques à celles de la vie sociale.

YL : engagement dû à l’interactivité. On fait qq chose et on obtient une réaction rapide. Apprentissage de la lecture pour faire des recherches et lire les résultats. Sur internet, on a le droit de se tromper, à l’opposé de la classe. Ce n’est pas puni, possibilité de se tromper. On peut juste se manifester par un like, publier un commentaire et produire un contenu : manipulation des images et mobilisation d’adolescents. L’école doit participer à cet apprentissage.

YL : désengagement : réflexion de personnes riches qui ont le temps d’y réfléchir. Internet : impossible de s’en passer comme on ne passe pas du livre. Coquille vide // startup : un nouvel espace s’ouvre, il faut que j’y sois, je bloque le nom. Peau que l’on pose qq part et qu’on pourra habiter.

MG : se désengager = déchirement. Difficulté.

KA : accumuler des expériences. Tester.

YL : tester sans coût et sans conséquences. Vrai pour tous les réseaux sociaux.

MG : problème : on oublie où l’on s’est inscrit. Utilisation des médias : Source : junior connect 2017
Temps moyen passé sur internet par semaine :
7-12 ans : 6h10
13-19 ans :15h11

Le terme  « vie déconnectée » n’a pas de sens.

Témoignages

Quelles conséquences sociales, culturelles, informationnelles et psychoaffectives découlent des pratiques numériques actuelles ?

KA : témoignages montrent la singularité de chacun. Montre la diversité. Individualité des pratiques. Mutation de la pratique d’information avec l’arrivée des réseaux sociaux. Pas uniquement un usage de loisir mais aussi pour l’actualité et l’information. Dimension de validité de l’information qui change. Arrivée du hasard qui modifie la recherche d’informations. Recevoir une information que l’on n’a pas choisie. Envisager l’adolescent comme un producteur d’informations à partir de ce qu’il consomme.

MG : pas une seule culture mais diverses cultures. Renforcement du lien social à tel point qu’il le dissout parfois. 15 millions de skyblog : qq pépites.
Productions de qualité.
Mutation : arrêt d’évaluer sur l’écrit mais évaluer à l’oral.
Écrit reste fort pour les adolescents : ils n’ont jamais autant écrit qu’aujourd’hui.
L’école doit s’en emparer.

YL : motivations intrinsèques. Un hacker n’est jamais seul, un apprenant également.
Sur internet, on apprend par les autres. Apprendre est un processus long et ratifiant et les mondes numériques sont intéressants pour ça.
Espace où la francophonie était la plus visible : skyblog
Culture de l’oralisation qui s’acquiert. Internet on écrit bcp mais surtout culture de l’oralité.

MG : capacité à mettre en œuvre une liberté fondamentale qui est celle de la liberté d’expression. Œuvre d’éducation à mener avec les parents.

YL : permet d’être acteur de la culture. Avant les parents choisissaient les médias, sur les réseaux, les enfants choisissent eux-mêmes et ils deviennent auteur en remixant. Assimilation en reproduisant la même chose, une fois compétences acquises, création. Adolescents et adultes sur le même plan sur les réseaux sociaux. Oubli de cette frontière. Au niveau affectif, premier point : problèmes. Deuxième temps : Utilisation pas problématique et même constructive. Quand une personne va bien, bonne utilisation du réseau.

KA : possibilité d’être sur un pied d’égalité avec les adultes. Ils peuvent le faire ou pas selon leur volonté.

Solène Font : l’adolescence âge dans la construction de l’identité, singularité et recherche de la popularité, faire des flemmes pour appartenir à une communauté : les réseaux sociaux ont-ils une influence sur la construction d la personnalité ? Peut-elle être négative ?

YL : Situation peut s’aggraver avec es réseaux sociaux. Hasard et rencontres faites sur les réseaux sociaux.

MG : Cyber harcèlement n’a pas de sens, juste du harcèlement. Problème de développement de l’adolescent sont mis en exergue sur les réseaux sociaux.

YL : ce qu’elle partage, ce n’est pas du vide mais une représentation de l’amitié à travers les flammes. Snapchat a gamifié la relation, l’interaction. Faire vivre la flamme. Se former à l’importance de la relation.

Intervenant : regard de l’adulte sur l’adolescent. Puissance de la voix de l’adulte sur les productions des ados.

MG : numérique bouscule l’autorité du maître, des parents… réactions violentes des adultes avec répression.

YL : on a oublié de ce que veut dire vivre avec les adolescents, on a oublié l’ado qu’on a été. Réseaux sociaux permettent aux adultes de voir la cruauté et la vie sexuelle rêvée des ados. Solutions : revivre avec nos adolescents.

 Témoignages

Quels sont les enjeux en termes de citoyenneté ?

MG : à l’heure du numérique, l’essentiel est de se recentrer sur la formation du citoyen. Être dans l’actualité, être en capacité de la décrypter. Pas celle sur la tv, mais celle qui les concerne eux.

KA : au cœur de la question quand on parle de citoyenneté dans le cas du numérique. Question de la validité de l’information est très forte sur les réseaux sociaux. Économie de l’attention et du clic se cache derrière. Enjeu très important : produire, faire soi-même. Former les jeunes à l’interaction sociale. On va avoir l’information via l’Autre. Dimension très forte liée à l’interaction sociale. Ce qu’on a le droit ou pas de dire.

YL : les citoyens d’aujourd’hui doivent être différents : conscients du respect de l’identité des autres sur internet, (droit d’auteurs, licence creative communs), connaissance des dispositifs qu’on utilise, maintenir des espaces de liberté (masquer aux autres ce que l’on fait), avoir une meilleure connaissance de la netiquette en fonction de l’outil (politesse numérique), Création d’une charte de l’homme et citoyen numérique. L’école a un rôle à jouer.

KA : validité de l’information peut s’appliquer à une image. Logiciel augmenté. Savoir faire ce qu’on savait faire avant et plus.

MG : éclairés et responsable, avant même de leur expliquer comment l’être. Convention sur le net. Vrai travail éducatif à faire sur cette construction.

YL : dans chaque établissement, community manager pour montrer comment on peut publier de manière intelligente. Transversalité. Aller se frotter à l’altérité en s’abonnant à des comptes en opposition avec nos propres valeurs.

MG : on est dans une ère de la post-raison. Retrouvons notre capacité à mettre de la raison dans nos jugements. Construction d’une réponse raisonnée.

YL : sur les réseaux sociaux ce n’est pas l’instantanéité mais une question de permanence qui compte.

KA : expliquer comment ça marche. Comprendre le fonctionnement. Enfermement dans une bulle informationnelle. Ambition du réseau social être le web.

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