- Mieux les repérer.
Mieux appréhender leur impact sur la personne et sur les apprentissages.
Posséder des références communes et un vocabulaire commun.
Ajuster la pédago aux élèves à BEP
- Objectifs :
- Favoriser les conditions de la réussite en classe ordinaire.
- Identifier les freins cognitifs et les prendre en compte.
- Aménager, adapter : modifier l’interaction négative entre le handicap et l’environnement. Quid de l’accessibilité pédagogique. Les mettre en capacité de faire.
- Outiller les enseignants pour mieux répondre aux besoins spécifiques des élèves dys.
- Notes de Hélène Mulot, relecture de Pierrette Lafage
- Formation avec Catherine Quilici au Collège Saint Jean le 20 mars 2015. Elle enseigne depuis la rentrée 2012 à l’école du CERENE, établissement scolaire dédié aux enfants et aux adolescents présentant des troubles spécifiques des apprentissages.
Les difficultés d’apprentissage : les signes sont toujours les mêmes…
- Organisation : les tables surchargées, des sacs et des classeurs désorganisés. Organisation du travail perso, pas de ponctualité.
- Difficulté d’appréciation de l’environnement et des situations.
- Orientation dans le temps et l’espace : carrefour de toutes les disciplines. Or très peu travailler en classe.
- Langage oral et/ou écrit et donc de compréhension.
- Mémorisation.
Un ou plusieurs de Ces signes pour 500 00 enfants en échec scolaire
150 000 qui quittent l’école sans qualification.
Chaque année 1 à % 3 d’enfants avec un retard mental.
1 à 2% autistes.
5 % avec des troubles de l’attention.
5 à10% des troubles dys.
Dys : effet de mode ou épidémie ? Non il n’y a que 5% des enfants qui ont Ces troubles. Alors pourquoi ce sentiment qu’il y en a plus.
- Faux diagnostics.
- Diagnostics seulement orthophoniques qui ne sont pas syndromiques.
Réponse : Diagnostic médical neuro psychologique nécessaire.
Un alibi alors : Un mauvais apprentissage de la lecture ?
On en guérit ?
= non à ces questions.
Les troubles dys empêchent la maitrise des compétences langagières.
Et c’est invalidant parce que ces compétences sont indispensables.
- Déterminant pour l’insertion sociale.
- Enjeu central De la scolarité : élaboration des processus de communication et de conceptualisation.
- Rôle déterminant dans la construction de l’identité : comment se construire avec des déficits ?
- Insertion sociale.
Les troubles dys affectent les fonctions cognitives = ensemble des processus qui aident à traiter l’information
- Info orale, écrite, motrice, sociale…
Appareil cognitif = un puzzle de systèmes spécialisés mais massivement interconnectés y compris chez l’enfant et le bébé.
Les systèmes sont isolables bien qu’Interdépendants.
Certains systèmes peuvent être endommagés alors que d’autres sont intacts.
Hétérogénéité des performances et des approches.
Le « bon » enseignant est celui qui sait comment le cerveau apprend.
Les fonctions cognitives :
Ne figure pas dans ce schéma le mot « intelligence »!!!
Les enfants dys sont bien cortiqués (cortex) mais mal câblés.
Et si l’intelligence ne suffisait pas ?
Si l’enseignement n’est pas adapté l’écart à la norme de performance s’accroit.
Crise de confiance avec l’adulte à l’heure de l’adolescence.
Cercle vicieux des troubles de l’apprentissage
Cercle vertueux
Sentiment de compétence :
Curiosité intellectuelle, persévérance, défi, motivation
-> Valoriser le droit à l’erreur, le doute.
Plutôt que lever la main sur une question donner des cartons de couleur (je sais, je doute, je ne sais pas : l’élève lève le carton de couleur correspondant et le prof interroge indifféremment).
Les élèves dys :
- ont été empêchés d’apprendre qui avaient envie d’apprendre.
- Ces enfants ont des compétences de haut niveau entravées par des compétences de bas niveau qui ne sont pas opérationnelles.
- Le dys est un trouble spécifique qui n’atteint pas l’intelligence.
- Des ados en échec qui n’ont pas de déficit intellectuel.
- Des jeunes souvent orientés par défaut qui ont désinvesti les apprentissages et les rééducations dans une société de la performance et de la réussite.
- Des ados intelligents qui se construisent autour d’un échec à travers les contradictions de trois adultes référents :
- Le parent qui dramatise
- L’enseignant qui stigmatise
- L’équipe médicale qui banalise
Le dialogue de sourds peut s’instaurer entre les trois
Soyons précis ce qu’est une DYS
Un retard dans les apprentissages | Non cela, ça se comble |
Un décrochage | Non car il se rattrape |
Une difficulté, un obstacle | Non car ça se surmonte |
C’est un TROUBLE
- Anomalie d’un système, la désorganisation durable et résistante d’une fonction
- Une pédago spécifique, mettant en œuvre des stratégies de contournement est indispensable
Les spécificités des deux hémisphères de cerveau : compenses les limites d’un côté par l’autre !
La lecture décodage est traitée à gauche, la compréhension est traitée à droite.
Natural reader » est un logiciel de lecture à intégrer à open office. Permet de libérer le cerveau de l’effort cognitif
Source : http://www.apprenons.eu/enseignants-et-formateurs/121-deux-cerveaux-pour-la-classe
Les résistances des enseignants
- La question du temps « j’ai 30 élèves, 55 minutes, et un programme »
- La question du champ de compétences
- La q° du travail supplémentaire : finalement est ce que ça fait vraiment partie de mon référentiel d’enseignant ?
Or le rôle de l’enseignant est bien de réduire la distance entre son signal et l’élève.
La question de l’efficacité : l’impression de bricoler chacun dans son coin… importance de mutualiser
- La question de l’équité : une forme d’injustice à aider certains et moins d’autres or il faut donner à chacun les mêmes conditions de départ. Egalité ou équité ?
Changeons de regard !
- Cesser de croire que l’échec est une fatalité
- Cesser de chercher des causes externes
- Cesser de mettre les difficultés sur le compte de la bêtise, de la mauvaise volonté, de la paresse
- Cesser de croire que les punitions, la peur du ridicule aident quiconque à apprendre
- L’importance du diagnostic est centrale et elle est éligible à la structure.
Comment différencier, Identifier le trouble ?
Les symptômes des troubles sont assez semblables
Quand un élève dysfonctionne il y a des symptômes cognitifs, émotionnels, comportementaux
Tout dépend du sens des flèches et quel est le trouble qui est 1èr
La personne à consulter pour aider ne sera pas la mêm.Si on n’a pas l’entrée du trouble 1e, on est moins efficace.
D’où un triple bilan :
- Une évaluation psychométrique
- Bilan neuro psychologique
- Bilan orthophonique
Si quelqu’un sait lire ces bilans dans l’établissement, c’est une mine ! Et un gain de temps pour les collègues.
Le diagnostic est alors syndromique car bilan de toute une équipe.
Ainsi est-on sûr d’être en présence d’un syndrome et pas de quelque chose d’isolé.
Le parcours idéal : qui fait quoi ?
- La famille et l’enseignant repèrent dès la maternelle l’absence de mise en place des apprentissages : risque adaptatif potentiel. On est dans la vigilance.
- Le médecin scolaire ou pédiatre dépistent un retard, des difficultés ou émettent une suspicion de trouble. Risque adaptatif accru. On commence à faire passer des tests
- Le médecin ou neuro pédiatre fait un diagnostic (avant le CE2 selon le trouble)
Le diagnostic permet d’identifier :
TM : Trouble mental
TED : trouble du développement
TCS : Trouble cognitif spécifique
TCS Troubles cognitifs spécifiques
- Intelligence intacte
- Troubles spécifiques : langage oral, langage écrit, stratégies visuelles, attention (TDA), compétences mathématiques (dyscalculie), mémoire
- Troubles durables
- Troubles qui empêchent de traiter l’info
- Les émotions impactent les fonctions cognitives (sensibles aux mimiques, aux modulations de la voix car ils y prennent des indices plus que sur le langage). Ces élèves-là ont besoin d’être récompensé qd ça va bien : préventif et plus efficace qu’une sanction. Les émotions négatives entrainent une déconstruction des réseaux synaptiques
La dyspraxie
Incapacité à inscrire dans le cerveau certains programmes-moteur malgré un apprentissage des gestes impliqués.
Nous savons faire appel à une bibliothèque interne de ces gestes. Pour le dys, il doit chaque fois refaire et verbaliser ses séquences d’apprentissages. La vie quotidienne est pénalisée.
Or, en maternelle énormément d’apprentissages moteur d’où des contentieux av les familles qui pensent avoir des enfants très intelligents car ils ont parlé tôt, ont le sens de l’humour.
Ces enfants n’ont pas appris l’autonomie (s’habiller seul, lacer ses chaussures, se coiffer…) : en collège ils ont toujours besoin d’aide
Quand un apprentissage est décalé c’est toujours plus long et laborieux
Par contre son gros atout c’est le langage : langage élaboré, vocabulaire riche, accès à l’implicite.
Test de Bender/ figure de Rey
Les Signes précoces :
- acquisition tardive de la marche et des apprentissages moteurs
- Désintérêt pr les jeux de construction
- Maladresse
- Lenteur
- Retard graphique
- Préférence pour les jeux symboliques, imaginaire riche et grande aisance verbale.
3 formes de dyspraxie
- Dyspraxie motrice.
Trouble de la programmation du geste, de la régulation, du paramétrage des gestes
Trouble de la coordination des muscles et des articulations = gestes maladroits
Conséquences : retard au niveau des jalons moteurs : se rouler, s’asseoir, se lever, marcher, difficultés à enchaîner. Problèmes d’équilibre…
- Dyspraxie bucco phonatoire (affecte l’articulation. Parler est un geste)
Troubles de la coordination des muscles de la langue, des lèvres, de la mâchoire et du palais pour transformer les sons en mots. Parler est un geste : certains enfants ne coordonnent pas l’ensemble de ces muscles. Impossibilité de stocker des mots, pas de mémoire visuelles, dc pas de lecture et dc pas d’écriture. L’orthophoniste est assez efficace sur ce point.
- Dyspraxie visuo spaciale
Troubles neuro-visuels : l’enfant voit bien mais le message transmis par le cerveau est erroné. (Illusion d’optique). « qd on voit un bâton dans l’eau, on le voit briser » Descartes. Zone négligée dans une page de lecture (nécessite un examen pr savoir repérer où est cette zone).
Difficultés et adaptations possibles :
- Difficultés à utiliser les instruments
- règles avec ergot, antidérapant, équerre pleine non transparente/
- Difficultés à prévoir et organiser les séquences motrices nécessaires à une construction géométrique
- logiciel de reproduction graphique geogebra / maths en poche
- Prise d’information visuelles complexes : tableaux, cartes, indices dans un texte, Reconnaitre une droite, percevoir des obliques
- Présentation aérée. Un exo par page. Format paysage/ format portrait (à faire choisir). Bannir les contours flous. Typographie qui accentue les contrastes : arial 14. Comic sans MS. Verdana. Double interligne. Double espace entre les mots.
La souris scanner. Repères visuels : couleurs, pointages, surlignages (jaune/noir)
- Accompagnement par la verbalisation de toutes les tâches. C’est le verbal qui déclenche le moteur.
Tâches d’exploration visuelles. La stratégie visuelle est perturbée : mots oubliés ou transformés
- Lecture/orthographe : confusions visuelles de lettres (u,n h ; f/t ; b,d,p,q) et sons complexes
Saut de mots, de lignes
Champs de vison restreint
Orthographe
- Police avec fort contraste visuel. Exploration intégrale de la page pour remarquer l’espace négligé. « qu’est-ce que je fais avec ce que je vois ? »
- Entrainer l’épellation (ils sont en entrée auditive donc retiennent le mot qd ils l’épellent), la conscience phonologique, les listes de mots, l’étymologie.
- Privilégier l’orthographe grammaticale. Le dys copie les mots lettres à lettres d’où pb de mémorisation. On fait prononcer les doubles lettres (com-man-der / de-mander)
- En dictée on peut leur donner un seul objectif : accord sujet/ verbe puis l’année d’après les mots invariables.
- En maths : importance de la cohérence des doigts pour pouvoir compter. Le comptage : avant de savoir compter il faut savoir dénombrer.
- Un prof de français qui va en cours de maths et qui ne comprend pas une définition (et vice versa). Le vocabulaire de nos disciplines est très spécifique et peut déstabiliser les élèves.
- La lecture des grands nombres : elle nécessite de produire un algorithme spatial : écriture des nombres de droite à gauche mais lecture de gauche à droite
- La pose d’opérations
- Les signes x<>…
Logiciels : chemsciences / clé de framasoft : framakey / Geogebra…
Les atouts des dyspraxiques
- Imagination
- Grande aisance verbale
- Bon accès sémantique, à l’implicite, à l’abstraction
Donc de bonnes qualités pour faire une 2nde générale (or souvent mal orienté par ex : garçon de café)
Quelques pistes
- Privilégier l’entrée verbale : décomposer et verbaliser toutes les étapes des apprentissages. Entraîner son attention auditive et sa mémoire verbale.
(Livres audio mais à petites doses chaque jour 5 min, puis 10…)
- Faire faire des fiches de procédure : systématiser des repères non visuo spatiaux
- Le professeur de la semaine : un élève qui est chargé de :
- créer un outil pour s’approprier un outil d’apprentissage de la semaine et
- préparer une petite évaluation sur un cours, corrigé par l’élève en question (par ex sur le voca en français).
- La prestation est notée. Ça permet de faire du lien entre l’objet d’apprentissage : le déjà connu et le nouveau.
Par ex une fiche sur « traiter une consigne », « pour réussir ma réponse : ce qu’il faut faire/ ce qu’il ne faut pas faire »
- La classe en îlots :
Développer l’imagination, les représentations mentales, le symbolique.
Avec un élève expert qui doit expliquer à des élèves en difficulté.
Un autre îlot avec des élèves qui ont besoin de faire des exercices et
Un autre poste avec les élèves créatifs.
Un 4e îlot avec des élèves qui font des recherches.
La dysgraphie
Troubles de l’écriture, du graphisme se base sur 3 critères :
- Rapidité
- Lisibilité
- Aisance du geste
Difficulté à utiliser l’espace de la feuille, disposer, tracer, formater des lettres (très gros et très petit)
Le geste moteur a un coût cognitif énorme. Il n’y a pas d’accès automatisé à la forme spatialisée de la lettre. L’élève va réfléchir à comment former son « a » mais l’enseignant aura déjà fini sa phrase.
L’élève est tellement dans son texte graphique ne voit pas qu’il change de support et continue sa ligne sur la table.
L’élève qui ne va pas à la ligne au bon endroit.
L’accessibilité pédagogique :
- Bien que certains élèves dysgraphiques soient capables d’améliorer leurs performances calligraphiques, le coût cognitif de l’écriture manuelle est tel qu’il augmente le déficit d’apprentissage.
- Faire le deuil de l’écriture manuscrite
- L’ordinateur oui à condition d’en avoir une maitrise parfaite.
- L’élève peut ne pas s’emparer d’un aménagement qui lui ait proposé ; il faut alors se questionner avec l’élève.
- Pour un dysgraphique : difficile de lui demander de se relire car nous- mêmes nous n’arrivons pas à les relire. Si un tiers- temps il doit l’utiliser pour mettre en place des outils qui vont l’aider : carte mentale par exemple). On n’explique pas assez aux élèves comment utiliser ce tiers- temps.
La dysphasie
Facteurs qui interviennent dans le développement du langage :
- Qualité de l’environnement social. Imprégnation audio orale déterminante dans l’acquisition du langage
- Ressources psychologiques : sentiments et émotions
- Patrimoine neurologique
Parfois on a la triple peine ! Ce qui explique la sévérité du trouble
Le développement du langage de l’enfant et signes d’alerte[1] :
A 2 ans | |
Comprends les phrases et associe 2 mots. A acquis 50 à 70 mots | Absence de jeu vocal. Peu de consonnes différents, est inintelligibles |
A 3 ans | |
Explosion grammaticale. Emploi du « je ». au lieu de « moi faire » il dit « je fais ». il se nomme400 à 900 motsEnrichissement du vocabulaire | Gros troubles articulatoires. |
A 4 ans | |
Notion de passé-futurAccorde noms et adj. | Pas d’accordPas de conjugaisonConfond les sons b/pVocabulaire limité |
A 5 ans | |
Tous les sons sont acquis. Vocabulaire enrichi. La phrase se complexifie.Manipulation consciente des mots de la langue | Confusion des sonsLangage pauvrePas de conscience phonologiqueLe langage ne s’améliore pas malgré l’aide des parents et de l’enseignant |
A 6 ans | |
Acquisition de la conscience phonologique : rimes, mémoire auditive immédiate (lire et se souvenir), capacités attentionnelles3000 mots en production et 8000 mots en perception | Troubles de l’articulation. Troubles de la conscience phonologique |
Trouble spécifique du développement du langage oral témoignant de lésions (tumeurs. Traumatismes crâniens, accidents vasculaires) ou d’anomalies du développement de certains réseaux de neurones spécifiquement dédiés au traitement de l’information linguistique.
Trouble qui touche 7000 enfants par an.
Parler, répondre à une question est très difficile.
Audition -> perception -> compréhension (donner du sens) -> organisation du message (syntaxe)-> -> appariement aux connaissances (lien avec ce que je connais) -> programmation phonologique (savoir prononcer le mot que je veux dire) -> produire
- Dysphasie réceptive : l’élève ne comprend pas ce qu’on dit car il comprend les mots collé
- Troubles de l’identification des mots et de la compréhension du discours
- Troubles de la discrimination phonologique
- Surdité verbale
- Dysphasie expressive : il ne sait pas comment prononcer le mot
- Troubles touchant le lexique : le mot qui sort, sort aléatoirement juste ou faux
- Trouble de la programmation phonologique : présentation aléatoire de l’enveloppe sonore
- Manque du mot
- Trouble de l’évocation : les mots ne font pas image
- Persévération lexicale
- Complexification des mots
- Paraphasie : un mot pour un autre (« pays pour continent, épithète pour attribut… ».)
- Incompétence à utiliser les mots outils
- Incompétence à remettre une phrase dans l’ordre (il faut leur faire imiter des phrases correctes)
Il faut donc :
- Se placer face à l’enfant pour favoriser la lecture labiale
- S’adresser directement à l’enfant
- Réduire la vitesse de parole et veiller à bien séparer les mots
- Viser une communication minimale et efficace. Des phrases simples
- S’assurer que le message verbal est compris
- Décomposer les problèmes en consignes simples et courtes
- Communiquer à travers des images et des objets concrets (projeter des images des dessins de schémas pour illustrer ce qu’on dit) ; donner le diapo aux élèves : aller-retour entre le cours et le visuel. C’est à travers cela qu’il va construire
- Faire l’ébauche orale ou donner la définition du mot
- Entrée visuelle à privilégier : des pictos (par ex matin illustré par un soleil levant). Créer un dictionnaire visuel pour les verbes de consignes qu’on va supprimer au fur et à mesure. Pour chaque logo : que faut-il faire (justifier = dire pourquoi on répond cela / nommer = donner le nom…)
- Faire conscientiser où se trouve la réponse : dans ma tête, dans le texte, dans le texte et dans ma tête.
- Travail de groupe et en îlots une fois par semaine.
- Ce sont les élèves qui peuvent fabriquer la correction d’une évaluation. Ebauche du travail argumentatif. Un rapporteur par groupe et chacun doit rapporter la correction le lendemain.
Ils sont actifs dans la correction. Proximité avec les élèves. Nécessite une ritualisation.
- Cartes mentales « visuelle » pour mettre en image un cours.
- Lors de 1/3 temps on peut demander à l’élève de reconstruire la carte
- Enrichir le vocabulaire ; au terme du cycle 3 un élève ne possède que 5000 mots consolidés pour être utilisé à l’oral comme à l’écrit (sans fautes)
Or le nombre de mots susceptibles d’être rencontrés en 6e est bien plus important
- Constituer des exercices de vocabulaire dans chaque discipline en les réactivant par ex dans un diaporama construit collectivement au fur et à mesure du cours. Diapo donné aux élèves à la fin.
La dyslexie ou TSALE
Trouble spécifique d’acquisition du langage écrit
Trouble spécifique durable d’acquisition du langage écrit et de son automatisation
Base cérébrale de la lecture. C’est une zone qui existait chez les primates, dédiée à la reconnaissance des visages chez les primates. Cette zone s’est étoffée et est devenue zone de la lecture. Elle s’est spécialisée en différentes zones : zone de reconnaissance des objets, des mots, des visages, des paysages.
Tous les bons lecteurs actionnent automatiquement cette zone quelle que soit la police de caractère. Les jeunes lecteurs CP ont besoin d ‘oraliser pour aider l’activité de cette zone
Les dyslexiques n’activent pas cette zone : leur lecture n’est pas automatique. Mais il faut nuancer le degré de sévérité du trouble.
La dyslexie ne se « voit » pas tant qu’ils ne sont pas confronté à des tâches lire/écrire. Il est aussi intelligent, désireux de bien faire, tout aussi travailleur (au début)
Pourquoi alors ne réussit-il pas ?
Historiquement plusieurs raisons ont été données :
- Le cerveau des dyslexiques est rempli d’éctopie. Au début on pensait que c’était des neurones en plus.
- On a ensuite pensé que ces ectopies encombraient des zones.
- Hypothèse d’une cause génétique : c’est désormais prouvé qu’il y a trois gènes. Migration des neurones au moment de la fabrication du cortex, certains neurones s’agglutinent et forment les ectopies. Prévalence chez les garçons.
Aujourd’hui :
C’est un trouble multifactoriel. Sujet de recherche encore en cours.
Cause génétique.
Cause neurologique : défaut de connectivité entre l’hémisphère droit et gauche.
Cause sensorielles : perception auditive, perception visuelle.
Cause posturale : les capteurs qui nous relient au réel (sous les pieds, mâchoire, yeux…).
Cause environnementale. Etre dyslexie dans notre société de la performance c’est plus problématique.
Et la liste n’est pas exhaustive !
Dyslexie = particularité du cerveau.
Lecture automatisée : on se fait une image de ce qu’on lit.
Effet Stroop (difficile de dire « bleu » sur le mot ROUGE ou « vert » sur ORANGE)
source http://www.psycheduweb.fr/optimiser-la-concentration-du-community-manager/tordu-ch_stroop/
Cf. C’est pas sorcier : https://www.youtube.com/watch?v=Fb6w2LFhGLY
Deux voies de lecture
- Voie d’assemblage: méthode syllabique. On sépare et on assemble les syllabes. Décodage laborieux quand pas automatisé.
- Voie d’adressage: méthode globale. Stade infra-lecture : reconnaitre son prénom, reconnaitre le Mc Do. très vite on va confondre les mots (campagne/compagne). Reconnaitre les mots par comparaison avec ceux qu’on a. Quand on est lecteur ce calepin s’enrichit. Les lecteurs experts lit ainsi.
Ces deux voies sont nécessaires. La voie d’adressage permet la lecture pour les mots irréguliers (femme, oignon, orchestre)
Et la voie d’assemblage permet de lire des mots qu’on ne connait pas.
Le français possède 26 lettres, 35 phonèmes et 130 graphèmes. Son orthographe est opaque. Dans les langues suivantes, le classement va du plus simple (langue transparente) au plus compliqué (langue opaque) : italien, espagnol, allemand, français, anglais.
Dyslexie phonologique : la voie d’assemblage est affectée. Perception auditive : ils n’entendent pas la durée des sons, la segmentation, l’intonation, les syllabes finales, confusion de sons proches.
Pas de capacités à se redire mentalement la phrase qu’on va prononcer.
Dans le continuum sonore, des nuances sont difficiles à entendre pour les dyslexiques :
– Cela va beaucoup mieux.
– Ce lavabo coule mieux.
– Ceux-là valent beaucoup mieux.
Les dyslexiques sont des daltoniens du son.
Dyslexie lexicale : la voie d’adressage est affectée. Trouble cognitif.
Difficulté de reconnaître les lettres.
Ils voient les mots collés. Impossible pour eux de se relire.
Ils voient en 3D parfois, ou les lettres qui tournent.
L’empan visuel est réduit : sentiment que les mots sont trop longs, besoin d’oraliser. D’où difficultés d’apprendre des nouveaux mots pour eux.
En résumé :
Dysphasique : entrée visuelle.
Dyspraxique : entrée verbale.
Dyslexique phonologique : visuelle et voie d’adressage.
Dyslexique lexicaux : verbale et voie d’assemblage.
Dyslexie mixte : la voie qui est la moins atteinte.
- Regard positif portée sur l’élève.
- Valoriser le déjà là, les progrès.
Biblio
Revue : ANAE
Revue Développements éditions Solal
100 idées pour venir en aide aux élèves dyslexiques de Gavin Reid et Shannon Green
Des sciences cognitives à la salle de classe de Stanislas Dehaene
Conférences en ligne de Stanislas Dehaene : http://www.college-de-france.fr/site/stanislas-dehaene/
[1] Pour aller plus loin http://web.ac-reims.fr/dsden10/ien.romilly/site-mat/developpement-langage-0-6ans.pdf